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Cette saison 2020 a été bien particulière dans sa globalité. Beaucoup s’en plaignent et espèrent qu’une chose, être très vite en 2021 tout en espérant qu’elle soit bien meilleure. A en écouter certain cela ne sera vraiment pas difficile.
Bien que l’on soit passé à côté du printemps, une saison que j’affectionne pour ma part, malgré tout je peux affirmer que cette saison a été l’une de mes meilleures depuis bien longtemps. Toutes mes sorties ont été couronnées de succès et ce même sur des lacs difficiles à aborder. Je vous invite à ce sujet à aller visionner les quelques vidéos que j’ai sorties au cours de la saison sur notre chaîne Youtube Instinct Pêche TV : https://www.youtube.com/channel/UC1Uf8Lkdqf65G_r8MgXddAw
CHOIX DE LA DESTINATION
J’avais pour habitude par le passé dans un souci d’organisation matériel de choisir mes destinations bien à l’avance afin d’être au top sur la logistique et ainsi limiter au maximum les déconvenues. Cette saison a donc été pour moi aussi une transition sur comment choisir sa destination. En effet hormis celle d’octobre qui était calée depuis quelques mois avec mon ami Olivier Boucher (récit de l’aventure très prochainement sur ce blog), les autres en revanche se sont faites presque du jour au lendemain voir même bien souvent le jour même. Ainsi lorsque je me rendais sur un lac et qu’il y avait trop de monde ou que les conditions pour le site ne me plaisaient pas, je continuais ma route pour une autre destination et ainsi de suite. En procédant de cette manière lorsque je jetais mon dévolu sur un endroit j’étais vraiment en confiance et pouvait mettre en place ma stratégie en totale confiance. C’est ce qui s’est également passé lors de cette session de septembre.
OU PARTIR ?
Je viens de passer deux jours complets en forêt avec un ami à observer et photographier des cerfs lors de cette période magique du brâme. Cela n’a pas vraiment été très simple avec une activité décroissante au fil des jours. Mais malgré tout à force de patience, de chance, et d’une bonne connaissance des lieux de mon ami, j’arriverai tout de même à immortaliser quelques Rois de cette immense forêt.
La décision est donc prise pour ma part de partir à la pêche le restant de la semaine afin de voir si les carpes sont plus enclins à montrer le bout de leur nez.
Nous sommes à présent mardi matin et après une bonne nuit récupératrice je ne sais toujours pas trop où je vais jeter mon dévolu. Plusieurs idées me trottent dans la tête mais aucune ne se détache vraiment du lot. Pendant ce temps je charge malgré tout ma voiture et me dis que je verrai bien sur la route.
Dix heures, c’est parti, je quitte la cour de la maison avec un lac en tête où je ferai une pêche du bord sans bateau. Mais voilà quinze kilomètres plus loin j’ai des remords car sans pneumatique dans la voiture je me dis que si le poste est occupé ou que les conditions sur place ne sont pas idéales pour faire pêche, je serai bien handicapé pour choisir une autre destination. C’est ainsi que j’ai fait demi-tour pour aller récupérer tout mon matériel de navigation, sous les yeux perplexes de ma femme qui n’a pas l’habitude de me voir revenir chercher du matériel et hésiter.
La route est vite avalée et je me retrouve très rapidement aux abords du lac. Première constatation le site est désert, seul un carpiste est présent. Le secteur que je voulais pêcher du bord est libre, mais je doute car la météo annoncée pour les prochains jours vient de changer et elle n’est pas optimum pour bien l’aborder. Je rends rapidement une petite visite au seul pêcheur de carpes présent. Le contact est chaleureux et le pêcheur très sympathique mais les nouvelles ne sont visiblement pas très bonnes puisqu’il est là depuis une trentaine d’heures et n’a toujours rien vu n’y entendu. Aucune activité sur le lac, il semble positionner sur off. La décision est donc prise d’aller voir ailleurs si je trouve mon bonheur.
JE RESTE INCERTAIN
Ici aussi à ma grande surprise il n’y a pas foule, le lac en revanche est assez bas pour la saison ce qui n’est pas non plus pour me déplaire. A ce niveau-là, je pense savoir où trouver des carpes en activité même si le poste en question n’est pas des plus confortables car suite à la baisse des eaux je vais me retrouver dans une boue profonde et collante. Peu importe je tente le coup et me félicite d’avoir fait demi-tour pour aller récupérer mon pneumatique car le poste n’est pas accessible facilement depuis la berge.
Fin d’après-midi, après de nombreux voyages dans cette gouille, le camp est monté sur une zone plus dure afin de limiter les dégâts. Je décide de pré amorcer au cobra la zone devant moi avec environ cinq kilos de Signal en 20mm et de laisser le tout tranquille jusqu’à demain matin. La soirée et la nuit arrivent très vite, dans la pénombre je reste attentif jusqu’au environ de minuit afin de déceler tout signe d’activité. Mais rien à se mettre sous l’oreille, le doute s’installe en mois, car en temps normal la nuit sur ce lac il y a toujours du mouvement.
C’EST PARTIE
6 heures le réveil me sort de mon bed. Le petit déj attendra que j’ai placé mes cannes, j’enfile rapidement mon waders, esche mes montages et part lancer le tout sur la zone amorcée la veille. Je remets environ deux kilos de billes sur la zone et remonte prendre un bon café. L’eau n’a pas le temps de chauffer que ma centrale se met à hurler. Après une course épique dans la boue, je saisie ma canne et capture rapidement mon premier poisson d’une bonne dizaine de kilos. A peine j’ai le temps de le décrocher dans l’épuisette qu’une autre canne s’emballe et sa sœur rejoint aussi rapidement le triangle. Tout est de nouveau en place et je remets par la même occasion deux autres kilos de billes sur la zone. Les deux heures suivantes il ne se passera rien d’autre, en revanche j’observe à la jumelle un autre pêcheur juste en face de moi qui exploite une zone beaucoup plus profonde prendre 5 poissons. Le doute m’envahi rapidement, ai-je pris la bonne décision de pêcher ce secteur très peu profond et ultra vaseux. Les carpes ne viendraient elles pas que la nuit pour s’alimenter ici, ce qui expliquerait le fait que j’ai capturé deux poissons très vite ce matin et puis plus rien. Je ne sais que trop en penser, par contre j’ai remarqué que lorsque je lance mon montage, il touche très vite le fond et s’envase assez fortement sur ce substrat très mou. Je suis obligé de tirer sur ma canne pour le rendre plus pêchant. Après réflexion je remonte une à une mes cannes et remplace mes montages clips plombs par un système type hélicoptère de chez Fox "Drop Off Heli Buffer Beads" ainsi je peux laisser librement évoluer mon bas de ligne sur mon leader. L’avantage est qu’à l’impact mon plomb va s’envaser mais mon bas de ligne lui va rester pêchant en se posant sur la surface molle au lieu de s’enfouir avec le plomb dans le substrat.
Choix et analyse payants puisque je n’ai pas le temps de retirer ma quatrième canne pour la modifier que la première démarre. A partir de ce moment je n’ai pas pu remonter à mon bivie pour me poser et manger un morceau. Les carpes étaient bien là, mais ma présentation d’esche n’était pas bonne. Au fil de la journée j’ai capturé pas moins de treize poissons, tous aussi beaux les uns que les autres. A aucun moment je n’ai pu positionner mes quatre cannes en même temps. La taille moyenne de mes captures doit se situer aux alentours des quatorze kilos, et seulement les plus grosses passent par la case peson. Il faut avouer que rien n’est facile car évoluer toute la journée dans une boue amoureuse de mes waders et qui plus est avec de l’eau jusqu’au genou la plupart du temps. Je suis aux anges, il fait beau, je prends des carpes, je suis tranquille et dans le lot deux poissons passent la barre des vingt kilos dont une commune très massive qui passe elle les vingt-trois kilos.
Entre les photos, les combats, les rappels au cobra la journée est passée à une vitesse folle. Le coup du soir est quant à lui plus calme et c’est sans amertume que je retire les cannes à la tombée de la nuit afin de faire un gros dodo, d’autant plus que la pêche de nuit ici n’est pas autorisée. D’ailleurs bien m’en a pris puisque j’ai eu la visite de la garderie nocturne.
DEUXIEME JOUR
6 heures le réveil se fait entendre et me sort d’un profond sommeil. La nuit à été réparatrice et je m’empresse de mettre les cannes à l’eau. La météo annoncée aujourd’hui s’annonce meilleure qu’hier avec un vent du sud plus prononcé qui va souffler dans ma direction, il faut que j’en profite car dès demain le vent va tourner au nord apportant une grosse chute des températures.
Tout est de nouveau rapidement opérationnel et ce n’est pas moins de trois kilos de Signal qui rejoignent le fond. Je commence à avoir le bras rodé et les premières ampoules dans la paume de la main commencent aussi à faire leurs apparitions. Comme la veille le premier poisson arrive très vite suivi de peu par un départ bien plus lent qui me laisse présager un très joli poisson. Le combat est lent et le poisson joue avec son poids, je suis de plus en plus convaincu avoir à faire à une grosse carpe. L’eau est trouble et ce n’est qu’au dernier moment que je vois rentrer ce golgoth au fond de mon épuisette. La joie prend le dessus et je viens casser le calme des lieux en hurlant de bonheur. Coup de fil oblige à mon pote Micka qui pêche sur la berge d’en face pour venir me donner un coup de main pour faire les photos de ce poisson exceptionnel.
Que dire du reste de cette journée qui s’est déroulé comme la veille, avec des départs en série et plusieurs doublés. Une fois de plus impossible pour moi de remonter à mon bivie de la journée. Au total je mettrais au tapis plus de seize poissons, un vrai bonheur couplé à la fatigue que le terrain me fait endurer. Tout comme hier le coup du soir n’est pas à la hauteur de la journée passée, peu importe j’ai largement eu ma dose en terme d’action. Il est temps à présent de retirer les lignes et de remettre quatre kilos d’appâts sur la zone.
VISITE NOCTURNE
Il doit être environ deux heures du matin quand du bruit me sort de mon sommeil. J’entends de nouveau des pas qui s’approchent dans la boue collante accompagnés d’un souffle qui me semble comme fatigué, épuisé. Au fond de mon duvet sur mon douillet bed chair j’imagine une fois de plus les gardes me rendre une petite visite (oui oui deux fois de suite ils en sont capables), et je dois avouer que je jubile à l’idée qu’ils peinent pour venir me voir. Les pas se font de plus en plus proches jusqu’à passer devant la porte de mon abri. Ils sont là je les distingue très bien à présent, ils sont environs huit, tout ce monde rien que pour moi je suis ravi et profite du spectacle sonore de cette jolie compagnie de…sangliers.
TROISIÈME JOUR
Je vais commencer à rentrer dans le dur de la session, je le sais car la météo annoncée s’est confirmer dans la nuit avec une chute brutale des températures. Je le crains d’autant plus que mon secteur de pêche est très peu profond et que je serais le premier à en subir les conséquences en terme de résultat. Je décide donc tout naturellement d’alléger mon amorçage en divisant la quantité par deux. Pour le coup je peux dire que je ne me suis pas trompé et que j’ai vu juste, car même si ce résultat reste plus qu’honorable avec sept poissons de plus au compteur dont une supplémentaire passant la barre des vingt kilos, il n’en reste pas moins que comparativement aux deux jours passés, j’ai trouvé la journée plus longue qu’à l’accoutumé.
Le reste de la session s’annonce très difficile avec des températures qui vont encore baisser samedi avec un bouquet final pour dimanche où ils annoncent un déluge de pluie sous des températures glaciales sur toute la région. Il est clair que si demain je ne fais pas d’éclat, ce dont je doute, je prendrai la poudre d’escampette dès samedi en fin d’après-midi afin de ne pas plier sous la pluie dimanche.
QUATRIEME JOUR
6 heures, le réveil sonne comme à son habitude mais moi en revanche j’ai bien plus de mal pour sortir de mon duvet. Ce n’est qu’au environ de sept heures que je me décide enfin à affronter le froid et de lancer mes cannes.
La journée se passe très calmement et à midi un seul poisson est venu me rendre visite. La décision est donc prise de commencer à ranger tout mon matériel et de charger gentiment mon bateau. Je prends tout mon temps pour ramener sac par sac mes affaires au travers de cette boue qui ne m’aura jamais quitté. Entre temps je prendrais tout de même encore deux poissons dont une belle écaillée pour finir.
CONCLUSION
Une fois de plus même si à la pêche la chance joue un rôle prédominant, il n’empêche que le choix du lac et du poste aura été une nouvelle fois déterminant pour réussir cette session. Une fois que tous les éléments sont rassemblés il est plus simple de mettre en place une stratégie de pêche en place que l’inverse.
Et n’oubliez pas, pour prendre des poissons il faut aller à la pêche.