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Depuis plusieurs années maintenant, les eaux que nous fréquentons sont soumise à une pression de pêche constante et cela toute l‘année. Les poissons en voient de toutes les couleurs, saveurs, formes et certains lieux deviennent vraiment difficiles à pêcher. La nourriture naturelle souvent très présente aussi et les herbiers de plus en plus envahissants également rendent la tâche délicate.
La destination.
Début mai, avec mon ami Mika, on décide de se faire quelques pêches de journée sur différentes eaux que nous connaissons et d’autres que nous n’avons jamais fréquenté, histoire de découvrir autre chose et de varier les plaisirs. Arrivés sur le premier plan d’eau à l’aube, souvent le meilleur moment pour observer quelques sauts, le lac est désert, personne à l’horizon mais aucun signe d’activité non plus. Le lac est très haut et les herbiers déjà bien développés. Un rapide coup de téléphone à l’ami pour savoir où il en est sur la route, et étant donné le peu d‘activité sur ce plan d’eau, on décide de se rejoindre sur un autre plan d’eau qu’il a pêché en début d’année mais hélas sans résultat. On jette donc notre dévolu sur cette eau où tout reste à découvrir. Par chance, quelques poissons se manifestent à notre arrivée, cela nous permet de nous installer sereinement pour cette première journée.née.
Le poste.
Le secteur choisi est l’entrée d’une baie qui nous permet d’exploiter celle-ci et la pleine eau. Les poissons étant très actifs, on s’empresse de lancer nos cannes sur les différents sauts afin de déclencher si possible une touche rapidement. L’eau étant claire mais très chargée en algues et dépôts, on opte pour des présentations équilibrées et flottantes.
Ça fume dans nos têtes.
La matinée passe, et c’est bien calme, seulement un poisson pris par un Anglais en face de nous au chod, et les carpes sautent toujours autant. Pourtant Mika avait opté pour cette approche également mais pas le moindre bip. Début d‘après-midi, il décide de faire un tour de bateau sur la zone que l’on pêche afin d’en savoir un peu plus. L’eau est super claire et à son retour, le verdict tombe : on pêche comme des manches ! Le fond est couvert d’herbiers, certains s’élèvent de plus d’un mètre cinquante, ce qui rend nos montages inopérants. Nous décidons donc de replacer une canne au chod à la frappe là où les Anglais avait touché leurs poissons. Nous repartons en bateau tous les deux afin d’affiner la pêche, mais nous sommes vite rappelés à l’ordre par le son d’un de nos détecteurs. Demi-tour, Mika prend contact et met au sec son premier poisson, une petite commune. Après cette petite interruption qui fait plaisir, nous retournons faire un rapide tour de bateau sur la berge opposé où quelques tâches claires bien grouinées nous interpellent. Nous décidons donc de replacer deux cannes sur ces mini trouées à l’aide de nos waders et lunettes polarisantes dans un mètre d’eau.
On s’adapte et on affine.
Étant donné que l’eau est claire, j’opte pour un corps de ligne en nylon 32/100, une tête de ligne en Subline 40/100, j’adore ce nylon pour sa discrétion et le fait qu’il se plaque parfaitement sur le fond. Vous allez me dire pourquoi du nylon dans tous ces herbiers, ? Par expérience on déclenche plus de touches avec, et vu qu’on va chercher les poissons en zodiac pas besoin d’être monté comme un Russe. Ensuite un grand lead core d’un mètre cinquante sur lequel on place un chod libre sur toute la longueur afin que celui-ci ci se pose délicatement dans les herbiers. Pour les autres montages, ce sera une bille dense sur un combi avec seulement un stick et de la pâte d’enrobage, pour ma part. Pour Mika, ce sera un combi également avec une présentation en bonhomme de neige et quelques billes autour. Ça nous fait 4 cannes, deux cannes à la bille pêchant propre sur des tâches bien définies et deux autres au chod là où nous avons déclenché la première touche. C‘est largement suffisant si les poissons sont mordeurs.
Le bon timing
Une fois la pêche mise en place, ma canne posée sur la trouée claire s’emballe. Mika prend la canne, me la redonne et oui c’est mon tour, on saute dans le bateau, moteur à fond, le poisson est tanqué dans les herbiers. L’herbe s’accumule dans les anneaux, nous sommes obligés de l’enlever au fur et à mesure de notre progression. Nous arrivons enfin à l’aplomb, le poisson est en surface, c’est joli, gros rush et la voilà repartie dans cette jungle. La pression monte, j’extirpe le poisson et Mika la pioche dans les herbiers. C’est une grosse miroir, la première pour moi dans ce plan d’eau, je suis ravi. Après une jolie séance photo, on replace la canne sur le spot mais plus rien ne se produira.
5min, un block...
La soirée s’installe, on est tranquillement en train de manger et de boire un bon verre de vin rouge quand soudain plusieurs sauts se font entendre en fond de baie. Je prends ma canne munie d’un chod, mon pique, et vais la lancer de suite sur les poissons qui sautent en plein milieu des herbiers. Mika me regarde d’un air perplexe et m’annonce que si cette canne part il me la laisse car deux petits poissons viennent de sauter pile au dessus du montage. Je retourne m’asseoir, croque dans ma pizza, trois bips m’interpellent, c’est un oiseau qui vient de se poser sur le scion. L’oiseau repart et de nouveau trois bips, je vais à la canne, le swinger est collé au détecteur, je prends contact : poisson ! Je cours au fond de la baie et un combat lourd et lent commence. Je regarde Mika et lui dit « tu es sûr que tu ne veux pas la prendre », « non non ». Je continue donc le combat, le poisson vient lentement mais sûrement. Un premier passage devant l’épuisette me fait douter et je me demande si je ne suis pas attelé à un silure ! Un contre-jour m’empêche de voir mais au deuxième passage, Mika me confirme que c’est bien une carpe. Une très grosse commune. La troisième passe finira dans l’épuisette et c’est en effet un magnifique poisson. Après une rapide séance photo et la remise à l‘eau de cette 27 plus, il est temps pour nous de recharger les batteries et de nous faire bercer par le saut des carpes.
Le lendemain
Le réveil sonne, les carpes ont sauté toute la nuit sur la zone. On s’empresse de repositionner les cannes. La matinée passe mais plus un saut depuis le lever du jour comme si le plan d’eau était vide. Plusieurs équipes sont en place mais rien. Cette flotte est d’un lunatique c’est impressionnant. On décide de laisser pêcher, on s’en va ce soir de toute façon. On mange tranquillement quand soudain deux poissons se manifestent sur la berge d’en face. Je profite donc de se signe d‘activité pour repositionner ma canne au chod. 1h plus tard la canne fait mouche, un tout droit. Mika saisie la canne, le poisson a rejoint la jungle aquatique. Je cours chercher le bateau et nous voilà reparti de plus belle pour combattre ce poisson au milieu des herbiers. Le poisson est pris dans des branches, ça frotte dans tous les sens, le poisson est toujours au bout mais nous sommes obligés de dégager la tête de ligne à la main. L’adrénaline monte et le poisson aussi. La ligne c‘est libérée comme par magie et on pioche cette jolie miroir dans les herbiers. Nous sommes contents, nous avons pris deux poissons chacun et n’avons subi aucune perte.
En définitive.
Ces eaux soumissent à une pression de pêche forte et à une nourriture naturelle omniprésente sont parfois de vrai casse-tête. Les poissons y sont souvent de belle taille et le fait de benner ou de faire des pêches au spot concentrées ne donnent trop peu de résultat. Les poissons n’ont pas besoin de nous, c’est pourquoi une approche simple à la frappe sur les poissons en single peu déclencher des touches rapidement. Cette technique nécessite d‘employer les matériaux adéquate à la situation et permet ainsi de ne faire aucun bruit. Le fait aussi d’affiner les montages permet aussi de produire plus de touches, là ou certain ferais l’inverse. Nous aurons donc capturé nos quatre poissons en single, dont trois au chod et une sur une bille dense. Le chod reste une valeur sûre, sur les eaux enherbées, il permet d’être pêchant rapidement et de ne pas se poser de question sur la présentation du montage.
Il est temps pour nous de rejoindre nos domiciles respectifs et surtout n’oubliez pas que pour prendre du poisson, il faut aller à la pêche.