Ça commence mal !

 

Nous avons décidé de passer le dimanche de la fête des mères en famille sur une gravière proche de chez moi. Je la connais bien et je sais déjà comment je vais l’aborder. Je pars donc avec ma compagne et ma fille avant le reste de la famille pour mettre en place les cannes avant les festivités mais voilà, arrivés sur le plan d’eau ça pêche de partout, pas un poste de libre. Un petit coup de fil à ma mère pour lui donner l’info et revoir nos plans, on décide alors de partir sur un autre plan d’eau plus éloigné mais sur celui-ci pas de pêche de nuit, il devrait donc y avoir moins de monde. Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant sur le parking,  pas une place à l’ombre, à moins de marcher sur plusieurs centaines de mètres ! Problème : je n’ai pas pris de chariot et il y a pas mal d’intendance car après le matos de pêche il y a aussi tout ce qu’il faut pour distraire ma grenouille (vélo, petite piscine, la balançoire et le bed chair, et oui, parce qu’après tant d’activités une bonne sieste ça fait du bien…). Je rappel donc ma mère un peu agacée par la situation et lui demande donc : qu’est-ce qu’ont fait ? Il y a deux solutions, soit on part sur un bief de canal soit on va sur une gravière un peu plus grosse que la première, elle aussi interdite de nuit. Ma mère, étant aussi déterminée que moi à passer cette journée au bord de l’eau (et oui c’est elle qui m’a transmis le virus), me dit : pour gagner du temps on se sépare, je pars sur le canal et toi tu vas voir si un poste est libre sur la gravière. La patronne a parlé, il est donc temps pour moi de me rendre sur une des dernières destinations possibles…

Là où le vent nous portera

J’arrive un peu tendu sur la gravière et vois qu’ici aussi il y pas mal de monde : décidément on ne doit pas être les seules à fêter ce jour au bord de l’eau ! Je roule tout doucement sur la route qui longe le plan d’eau en quête d’un poste quand j’arrive au bout et là je vois une grande place bien plate, c’est le top pour mettre la piscine et la balançoire mais niveau pêche je me retrouve enfermé dans un angle de la gravière. Je constate que la berge à ma droite est frappée par le vent et, pour être honnête, je commence en avoir marre de tourner en rond et de perdre du temps à chercher un poste, surtout qu’il est déjà 10h et qu’aucune canne n’est encore à l’eau. Rapide coup de fil à ma mère pour lui annoncer que j’ai trouvé un poste et lui donner la localisation pour qu’elle nous rejoigne et il est temps pour moi de voir comment je vais aborder la pêche. Deux possibilités : la première je pêche la bordure frappée par le vent, et la deuxième je pêche en pleine eau. Moi qui ai pour habitude de pêcher en bordure sur ce type d’eau je décide finalement d’exploiter la pleine eau. Je sonde rapidement à la canne et je ne trouve rien de spécial, cette gravière est du genre grosse cuvette et les poissons naviguent pas mal d’une extrémité à l’autre, je vais donc faire simple pour cette petite journée. Je vais pêcher à une distance moyenne comprise entre 75 et 80m pour essayer d’intercepter un poisson ou deux qui se laisseraient porter par le vent.

Ça continue comme ça a commencé !

Maintenant que je sais où je vais pêcher, il est temps pour moi d’amorcer et de poser les montages, pour l’amorçage ça sera simple, un mélange de petites graines avec des tigers et des pellets accompagnés de petites bouillettes en 14mm, des Feedz and Fish Pellets, le tout nappé de dip Monster Crab. Je cherche à rendre la zone amorcée la plus attractive possible, quitte à attirer les poissons blancs et les poissons-chats qui sont assez présents sur cette gravière. Même si les petites graines, les pellets et les bouillettes sont rapidement nettoyés, il devrait rester quelques tigers sur le coup. Je commence la séance d’amorçage tranquillement, je vais commencer par expédier 3kg de ce mélange sur le coup et ferais des rappels dans la journée. J’envoie mon premier spomb qui dévie carrément de sa trajectoire et qui part 30 mettre à droite du marker je crois que j’ai sous-estimé le vent qui d’ailleurs va rester toute la journée assez soutenu. Je dois donc corriger mon prochain tir et viser 30 mètres à gauche pour amorcer sur la zone voulue mais la séance ne se passe pas comme prévu, ma vieille canne à spod est une vraie nouille ce qui me rend la tâche encore plus compliquée, il va falloir que j’aille faire un tour sur le site histoire d’investir dans une canne à spod digne de ce nom. Du coup je suis forcé d’amorcer large…trop large à mon goût mais après plus l’amorçage sera dispersé plus les nuisibles mettront de temps à nettoyer la zone. J’éparpille donc mon mélange sur 50 mètres carrés autour de mon marker et clippe mes 2 cannes à la distance souhaitée, je ne pêche qu’à deux cannes car il y a déjà bien assez de fil dans l’eau vu toutes les équipes en place sur le reste du plan d’eau. Niveau montage je fais assez simple : 80 cm de tube tungstène Nash Cling On, un simple clip plomb monté avec un horizon leads swivel Fox et côté bas de ligne j’opte pour un Spinner Rig en IQ de chez Korda avec un hameçon taille 4 wide gape de la même marque, esché d’une flottante Scopex Squid blanche en 15 de chez Nash. Pour l’autre canne j’utilise un simple D-rig avec un hameçon Brut taille 4 esché d’une tiger et d’une flottante 14mm Probiotic Monster Crab de chez Starbaits, j’opte pour de petits appâts, le but étant pour cette journée de faire un ou deux poissons et peu importe la taille le plaisir sera là.

L’heure de la sieste

Les cannes sont tendues il est temps pour moi de m’occuper du barbeuc et pour mamie de pousser sa petite fille sur la balançoire, chacun à son poste. Une fois le repas terminé il est temps pour ma grenouille de rejoindre le bed pour la sieste. Je coupe le son des détecteurs et mets ma centrale au minimum histoire de ne pas déranger le sommeil de ma fille. L’après-midi est bien entamée, il est 15 heures et je n’ai toujours pas vu l’ombre d’une carpe. A l’heure du réveil il est temps pour moi de jouer mon plus beau rôle, celui de père : petite balade en poussette sur une partie du plan d’eau, ma mère reste auprès des cannes, elles sont donc entre de bonnes mains ! En revenant sur le poste vers 16h30 je décide d’effectuer un rappel, j’éparpille de nouveau quelques spombs du mélange cité plus haut et reprend rapidement les activités avec ma fille sans toucher aux cannes. La fin d’après-midi se termine tranquillement, même trop à mon goût, espérons que le coup du soir soit un peu plus animé niveau carpe. J’avoue qu’à un certain moment je me suis posé la question de savoir si je n’aurais pas dû pêcher cette bordure ? En d’autres circonstances j’aurais peut-être relevé une canne pour la placer sur celle-ci mais aujourd’hui l’essentiel est ailleurs, et poissons ou pas, le bonheur et la joie sont-là.

Chaud comme la braise

Il est 18h30 quand je me décide à rallumer le barbeuc car il commence tout doucement à se faire faim. Je m’éloigne un peu du reste de la famille pour démarrer le feu afin d’éviter tout risque d’accident de brûlure pour ma fille. Une fois que le feu a pris je retourne tranquillement auprès du reste de ma tribu quand j’entends un petit bruit de fond, je crois bien que j’ai oublié d’augmenter le son de ma centrale et là ça déroule sévère ! Je cours à toute vitesse sur mes cannes et là je vois le moulinet de ma canne de droite qui déroule tranquillement mais sûrement. Je prends le contact avec le poisson et commence à pomper, j’ai l’impression de treuiller un sac de ciment, ça se déplace tout doucement mais les coups de tête sont lourds et plus le poisson se rapproche du bord plus je me dis que ça ne doit pas être vilain. Le fish se trouve à une trentaine de mètres du bord quand ma deuxième canne s’emballe j’ai à peine le temps de m’en rendre compte que me mère s’empare de la canne et commence le combat. Ce moment est spécial pour moi, quoi de mieux que de travailler un poisson avec la femme qui m’a transmis cette passion et qui plus est devant les yeux de ma fille. La carpe que je tiens se rapproche et j’arrive à l’apercevoir, je n’en crois pas mes yeux, je vois une grosse masse dorée entre deux eaux et là je lâche un put…. Je crois que c’est un bœuf. Le combat s’intensifie, elle me fait des allers et retours le long de la berge mais je continue le travail en douceur surtout qu’à son premier passage à la surface ça se confirme, je tiens un des poids lourds de la gravière. Après une dizaine de minutes j’arrive enfin à rentrer une commune bien massive dans l’épuisette et là j’explose de joie mais je reprends vite mes esprit et place la belle dans un sling car il est temps de mettre la prise de ma mère au sec et au premier coup d’épuisette c’est dedans. C’est une mirroir d’une quinzaine de kilos qui rejoint le tapis. Je fais quelques photos avec le poisson de ma mère, puis il rejoint très vite son milieu naturel. J’en profite pour sortir cette belle commune pour la peser, le verdict tombe : plus de 24kg pour ce sous-marin long, large, épais ! Ce poisson est juste magnifique, je suis aux anges, pour une journée qui avait mal commencé, elle se termine plutôt bien !

Conclusion :  une journée au top

Après la remise à l’eau du poisson je décide de relancer les cannes, même si je compte remballer un peu après le repas du soir. Je clippe mes 2 cannes et les relances sans amorcer, juste bien repositionnées sur le coup, on ne sait jamais s’il reste un poisson qui traîne sur le spot. Ma canne montée en spinner se met à dérouler une demi-heure après avoir été replacée et me rapporte une petite commune. Je ne relance pas la canne cette fois, je préfère ne pas faire de bruit et voir si la seule canne qu’il me reste à l’eau va elle aussi redémarrer. La nuit tombe tout doucement et il est temps pour moi de rentrer coucher ma grenouille. Le bilan de cette journée est plus que positif au final, en très peu de temps de pêche j’ai pris trois poissons avec dans le lot un des trésors que renferme cette gravière. Je vous souhaite à tous de vivre une journée comme celle que je viens de vous décrire avec des galères mais aussi des carpes, de la joie, de la bonne humeur et surtout d’avoir une mère comme la mienne, qui vous suit dans vos délires, qui vous soutient dans vos passions et surtout qui vous donne tout l’amour du monde !